Le PRP, ou Plasma Riche en Plaquettes, est une thérapie innovante qui révolutionne le domaine de la médecine esthétique et régénérative. Cette technique utilise les propres ressources de l'organisme pour stimuler la production de collagène et d'élastine, deux protéines essentielles à la jeunesse et à la tonicité de la peau.
Le PRP est obtenu à partir d'un simple prélèvement sanguin du patient. Le sang est ensuite centrifugé pour séparer les plaquettes, riches en facteurs de croissance, des autres cellules sanguines. Ce concentré de plaquettes, appelé plasma riche en plaquettes, est ensuite réinjecté dans les zones ciblées du visage ou du corps.
Le PRP ou Plasma Riche en Plaquettes est un produit dérivé du sang qui s’obtient à partir d’une prise de sang, réalisé à l’aide d’un kit de prélèvement spécifique.
On sépare les différents constituants du sang par centrifugation, puis on récupère les plaquettes contenues dans le plasma, qui sont trois à cinq fois plus concentrées au sein du PRP que dans le sang circulant.
Les plaquettes sont des éléments non cellulaires produites par la moelle osseuse qui sont indispensables au processus de coagulation sanguine. En cas de blessures et d’effraction des vaisseaux sanguins, y compris les plus superficiels, elles sont activées pour stopper l’hémorragie.
Elles entraînent également l’activation du système immunitaire et libèrent de nombreux facteurs de croissance cellulaire (EGF, FGF, TGFbéta, VEGF) responsable du processus de réparation et de régénération cellulaire.
La technique du PRP est utilisée dans de nombreuses spécialités à visée curative : chirurgie dentaire, chirurgie orthopédique, dermatologie, rhumatologie en autres.
La technique est également utilisée en médecine esthétique et régénérative, dans le monde entier, sauf en France, pays dans lequel son usage est interdit dans cette indication.
Le PRP, ou Plasma Riche en Plaquettes, est un sujet complexe en France, avec des réglementations strictes et des nuances d'interprétation.
Depuis 2005, l'utilisation du PRP à des fins esthétiques est interdite. Cette interdiction a été renforcée en 2015 avec l'instauration de mesures plus contraignantes pour l'utilisation de produits labiles d'origine sanguine.
Cependant, il est important de noter que le PRP peut être utilisé à des fins thérapeutiques. Dans ce cas, il doit être délivré par un médecin et utilisé dans le cadre d'une prise en charge médicale.
Un point particulier concerne l'alopécie androgénique. De manière consensuelle, la prise en charge de cette chute de cheveux est considérée comme un acte thérapeutique. Cela signifie que le PRP peut être utilisé pour traiter l'alopécie androgénique en France.
En revanche, l'utilisation du PRP en mésothérapie à l'aiguille (Mésolift") ou à l'aide d'un stylo de microneedling (Vampire lift") pour lutter contre les signes du vieillissement est strictement interdite.
Cette interdiction s'explique par le risque infectieux, bien que très faible dans le traitement du cuir chevelu. Les autorités sanitaires françaises, marquées par la fameuse affaire du sang contaminé, restent très prudentes vis-à-vis des manipulations de produits sanguins.
Il est donc important de bien se renseigner avant de se soumettre à un traitement PRP en France. Seul un médecin habilité peut vous informer sur les indications thérapeutiques et les contre-indications du PRP, et vous proposer un traitement adapté à vos besoins.
Le PRP est considéré, comme un outil thérapeutique potentiel, favorisant la croissance des cheveux, chez les patients présentant une alopécie androgénique. (Il s’agit d’une maladie chronique, non cicatricielle, évolutive caractérisée par une miniaturisation des cheveux les transformant progressivement en poils avant de disparaître totalement).
Ce processus de miniaturisation comprend une phase inflammatoire et de raccourcissement de la phase anagène du cycle des cheveux.
Ce sont les facteurs de croissance concentrés libérés au sein du cuir chevelu par le PRP qui sont probablement à l’origine de la restauration des cheveux.
Le PRP entraîne un prolongement de la phase anagène du cycle capillaire avec une action sur la croissance des cellules germinatives par la néovascularisation péri folliculaire et augmente la survie des cellules folliculaires.
Il freine la chute des cheveux, réactive les bulbes en sommeil, épaissit le calibre de la fibre et donne l’impression d’une chevelure plus fournie. Cependant les études permettant d’évaluer son efficacité et son protocole de réalisation sont extrêmement variables d’un praticien à l’autre.
Reste la façon dont il est pratiqué. Elle ne repose aujourd’hui sur aucun protocole qui fait consensus au sein de la communauté médicale et scientifique. Vous le saviez, ça ?
Aussi, d’un praticien à l’autre, le produit peut avoir des propriétés très différentes, en fonction du matériel et des techniques utilisées.
Le kit avec lequel est réalisé le prélèvement, la façon dont le sang est centrifugé et la concentration plaquettes du PRP obtenu sont très variable tout comme son efficacité.
Chaque médecin utilise le kit et la centrifugeuse de son choix et seuls quelques centres dans le monde sont équipés de compteurs de cellules permettant de quantifier les plaquettes. Beaucoup de praticiens injectent du PRP sans avoir la certitude de la concentration en plaquettes obtenue au sein de son PRP.
Il existe par ailleurs, des variations biologiques individuelles. La qualité du PRP dépend donc également de la qualité du plasma du donneur. Un traitement de l’alopécie requiert, pour chaque séance, un volume de 5 ml de plasma environ, contenant environ, 4 milliards de plaquettes.
Le PRP est injecté au niveau du cuir chevelu, à l’aide d’une seringue et d’une fine aiguille ou d’un pistolet de mésothérapie, chaque médecin fait en fonction de ses habitudes. La séance dure 30 à 60 minutes.
La séance d’injection peut être associée à des séances de luminothérapie par LED.
Des petites ecchymoses sont possibles. Pas de baignade, de shampooing ou de coloration pendant 24 h.
Rythme des séances : trois séances d’injections, toutes les 2 à 4 semaines, ce qui correspond à la durée du cycle du cheveu, puis une injection de rappel à six mois. Ensuite, une à deux séances d’entretien par an selon l’importance de la calvitie.
Dès la première séance, l’amélioration est visible, les cheveux gagnent en épaisseur et en brillance. Mais c’est surtout à partir de la seconde que le PRP commence à produire son effet sur la perte de cheveux.
Le prix moyen se situe autour de 450,00 € TTC non remboursé par l’Assurance Maladie.
Dans ce domaine de la médecine esthétique, comme malheureusement dans beaucoup d’autres les faux praticiens font parler d’eux. La preuve avec cette récente affaire aux Etats-Unis. En 2023, le département de la santé de l’Etat du Nouveau Mexique a demandé à une centaine de patientes ayant fréquenté un centre SPA à Albuquerque fermé pour raison sanitaire en 2018 de faire réaliser un dépistage (anonyme) pour le HIV, le HVB, le HVC, à la suite de la découverte en 2019 de deux cas de patientes ayant contracté le HIV à la suite de la réalisation illégale au sein de ce SPA d’un « vampire lift ».
Dans le cas du SPA d’Albuquerque, il s’agissait :
- D’un établissement non autorisé, un SPA détenu par une esthéticienne, non pas d’un établissement médical.
- D’un personnel non médical n’ayant pas la qualification requise pour manipuler ce genre de produit.
- D’un matériel souillé avec le sang d’une précédente cliente séropositive.
Le PRP est un produit « autologue ». C’est le sang même du patient qui est injecté.
Les produits du sang doivent être manipulés avec précaution pour éviter toute contamination. Il est bien évidemment obligatoire d’utiliser un matériel à usage unique. Il ne doit y avoir aucune rupture dans la chaîne d’asepsie et toutes les opérations doivent être réalisées dans la même pièce.
Loïc BOSSER
Médecin morphologue et anti-âge
9 Rue Jean Lecanuet
76000 Rouen
☎︎ 02 32 32 85 8
Références :
PM Ramos and all, Annals of Dermatology, 2015.
R Alves and all, Skin Appendage Disorder, 2018.
ZJ LI and all, Dermatology Surgery, 2012.
Gepta and all, Journal of Dermatological Treatment, 2016.
Giodano and all, Journal of Cosmetic Dermatology, 2017.
Evas and all, Journal of Dermalogical Treatment, 2
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